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La restauration

La restauration s'est déroulée en plusieurs phases: colmatage, injection à la seringue de mortiers de chaux et de sable, restauration -prudente- à sec avec des pigments naturels (terre, ocre) et de lacunes (mais sans rien inventer).

Le décor à restituer comprend notamment un grand personnage identifié à Saint Pierre par son crâne dégarni et la clé qu'il tient à la main, une silhouette féminine se tient à ses côtés, un troisième personnage avec auréole, tenant un livre, côté nord est peut être Saint Paul, des éléments de feuillage, en tout 12 personnages (les douze apôtres entourant la vierge marie ?), des bandes de couleur rouge et jaune, l'ensemble évoquant la pentecôte.

Dans le cul-de-four, un Christ assis sur son trône, en majesté, dont la tête est perdue. On distingue une auréole, une main, un vêtement, il est entouré de 12 petites têtes. Les évangélistes sont également symbolisés, Matthieu (ange) , Marc (lion ailé) , Luc (taureau ailé), Jean (aigle). Deux séraphins, les ailes déployés, sont visibles. Au bas de la représentation, est dessiné un drapé en losange avec croix rouges à chaque intersection.

Dans son ensemble, l'iconographie est très classique, traditionnelle, et montre un lien stylistique avec le décor de la cathédrale de Nevers; c'est d'ailleurs par l'examen stylistique qu'une datation de ce décor est possible.

(D'après des explications de Mme Laurence Blondaux, restauratrice-conservatrice, chargée de la réhabilitation des peintures murales de l'église de Montigny-aux-Amognes.)

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Les Fresques

Les peintures murales de l’abside de Montigny-aux-Amognes ont été réalisées selon la technique dite "a mezzo fresco", c’est-à-dire en appliquant les couleurs dans l’enduit frais mais avec des rehauts à sec. Ces derniers ayant disparu, de nombreux détails sont perdus telles les pupilles des visages notamment.

La stratigraphie, la technique picturale, l’iconographie et le style permettent de dater ces peintures de l’époque romane.

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Les opérations effectuées ont été :

- le dégagement mécanique des peintures recouvertes de badigeons et de plâtre ;

- la consolidation des zones sonnant creux par injection de coulis de chaux ;

- le colmatage des lacunes au mortier de chaux ;

- la réintégration picturale des lacunes avec des pigments naturels liés à la chaux.

Aucune substance synthétique n’a été utilisée.

Les décors peints ont dû être dégagés des épaisseurs de badigeons et de plâtre les recouvrant.

Les outils utilisés à cette fin furent des scalpels, des spatules, des burins avec soit une masse, soit un maillet de bois, une disqueuse, un petit marteau de carreleur.

La consolidation des enduits a été assurée par injection de coulis de chaux hydraulique dans les poches sonnant creux.

Le colmatage des lacunes et la réfection des enduits ont contribué à la consolidation en assurant la continuité des surfaces sur l’ensemble des maçonneries de l’abside et du cul de four. Le refixage de la couche picturale n’a pas été nécessaire du fait de la technique de réalisation proche de la véritable fresque. Les finitions ont consisté à retrouver un ton de fond proche de l’identique en travaillant sur la composition du mortier fin de comblement.

La réintégration des peintures a été menée sur les enduits nouvellement refaits pour tous les trous de colmatage et une partie des fissures.

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Le cul de four

Le cul de four abrite une illustration de la vision apocalyptique de saint Jean telle qu’on la lit dans la Bible :
Jean, Apocalypse 1, 12-18  ; Jean, Apocalypse 4, 2-8  ; Jean, Apocalypse 14, 1 et 3
Au centre du cul-de-four, dans une mandorle ovale, le Christ est assis sur un trône. Juste au-dessus du siège, une forme ronde sur un fond gris bleuté évoque la lune du côté dextre (à la droite du Christ) avec l’alpha bien visible et le soleil avec quelques rayons du côté senestre ainsi que l’oméga perdu. Seules trois étoiles ont pu être reconnues mais il y en avait d’autres, peut-être sept pour coller au texte biblique..
Le Christ tient un livre fermé de la main gauche. Ce n’est pas tout à fait l’illustration du livre scellé de sept sceaux. Mais il s’agit d’un livre avec une reliure ouvragée avec peut-être des incrustations. Il est pieds nus, sur une forme arrondie qu’il ne touche pas vraiment ; est-ce-la figuration du monde ? La mandorle formée de deux arcs de cercle rouge et jaune bordés de noir (devenu blanc la plupart du temps) figure l’arc-en-ciel de la vision. Il y a une deuxième mandorle parfaitement ronde. Entre les deux s’intercalent douze têtes auréolées de chaque côté. Il s’agit des « myriades » évoquées dans l’Apocalypse selon les traductions.
Les sondages réalisés en 2015 dans la travée droite n’ont pas permis de retrouver de peintures murales anciennes. On peut imaginer, comme dans la cathédrale de Nevers, un médaillon central portant l’agneau, et – pourquoi pas ?– les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse ?

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Dans l’abside, des personnages auréolés sont disposés de telle sorte qu’avec les six auréoles préservées, on peut restituer la présence de douze personnages.

On reconnaît aisément saint Pierre du côté nord de la baie d’axe. Outre le fait qu’il brandit une clef de la main gauche, il est reconnaissable par sa coiffure : abondante, courte, ondulée, blanche et avec un début de calvitie.


À côté de saint Pierre, la figure qui avait été révélée lors des sondages, est tournée légèrement sur sa droite, vers une autre figure. Il s’agit d’une femme avec la tête recouverte d’un voile. Elle est en conversation avec la personne sur sa droite, cette dernière esquissant un geste caractéristique de sa main gauche.

Sous cette figure et seulement sous celle-ci, on observe des brûlures sur l’enduit : l’ocre jaune de la double bande rouge et jaune, s’est transformé en ocre rouge sous l’action de la chaleur d’une flamme. C’est le signe que des cierges ont été approchés de cette figure, probablement en signe de vénération. Qui d’autre que la Vierge Marie peut recevoir une telle dévotion ? La Vierge Marie était présente parmi les Apôtres au moment de la Pentecôte. Comme Judas n’était plus là, cela fait bien douze protagonistes.

La partie basse de l’abside est ornée de draperies peintes comme si elles étaient accrochées à une tringle horizontale. C’est un motif courant pour orner le bas des murs, parfois jusqu’assez haut.

Entre le tout premier registre de draperies et le registre historié avec les apôtres et la Vierge, se trouve une bande décorative ornée d’une frise grecque très élaborée.

Entrée dans le choeur et vue des fresques

Profitant de l'absence de mobilier, voici un point de vue que l'on ne verra peut-être plus ... !

Ci-dessous: avant/après, les personnages.

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